7000 coureurs, 1200 bénévoles et quelques 2,5 tonnes de fruits distribués sur le parcours.
Bienvenue à La Rochelle, qui organisait dimanche dernier son 25 ème marathon, le 3 ème plus gros de France derrière Paris et Nice.
A raison d’un marathon par an depuis 2012, c’était la 4 ème fois que je m’alignais sur la distance. Malgré l’expérience, une grosse préparation et un parcours soi disant roulant, ça n’a pas été de tout repos !
Voici un petit bilan de ces 42,195 kilomètres :
Le réveil sonne à 6 heures. J’avais rarement aussi bien dormi la veille d’une course. Aucun sentiment de fatigue, on sent que le corps sait ce qui l’attend ! Je prends mon petit déjeuner habituel, 3 heures avant le départ, pour avoir le temps de bien l’assimiler.
Le dernier marathon était une catastrophe au niveau digestif. Je ne ferai pas deux fois de suite les mêmes erreurs.
Il y a beaucoup de monde mais le départ donné à deux endroits différents permet de limiter l’affluence dans les sas. On peut s’échauffer tranquillement et se placer au dernier moment, le temps d’une minute de silence et d’une marseillaise avant le coup de feu du départ.
Le moment tant attendu arrive enfin, Les Kenyans et Éthiopiens s’en vont comme prévu se disputer la victoire.
Derrière il faut gérer, veiller à ne pas partir sur des bases trop rapides. J’ai les yeux rivés sur le chrono tous les kilomètres. Le calcul est simple, 4 minutes, pas plus, entre chaque borne. Les jambes tournent bien. Le vent, qui souffle en rafale, est très gênant sur certaines portions. Chacun cherche à se protéger. Avec mon grand gabarit, c’est souvent moi qui fait office de paravent.
Hé les mecs, arrêtez de me sucer le short comme ils disent au milieu des pelotons !
J’accompagne la 3 ème féminine jusqu’au 25 ème kilomètre. Elle est très régulière et dans la même allure que moi. Le genre de coureuses expérimentés dont il faut suivre la foulée.
Puis j’ai la mauvaise idée de prendre quelques centaines de mètres d’avance, un rythme sans doute un peu trop soutenu.
En surrégime, mon corps commence à m’envoyer des signaux d’inconfort et m’oblige à m’arrêter au 25 ème dans le seul toilette disponible. Apparemment, je ne suis pas le seul à avoir des soucis digestifs, on cogne déjà à la porte en me criant de faire vite !
Ce petit stop imprévu va me couper dans mon élan. Mon lièvre est déjà loin, hors de portée.
Nous ne sommes pas encore au 30 ème kilomètre mais la dure loi du marathon commence à faire son oeuvre.
En l’espace de quelques minutes, le réservoir se vide. Pas de doute, je me prends le mur en pleine face !
Coup d’œil à la montre, le GPS est implacable : l’allure baisse, inexorablement.
La vrai course débute maintenant. Il faut limiter la casse.
Les idées vont et viennent. Pourquoi se faire mal comme ça ? Est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? On est en colère contre son corps, qu’on ne maîtrise plus. On envie ces spectateurs, au chaud sous leurs manteaux, alors que la pluie commence à tomber. On pense à cette cloque en train de se former sous la plante de ses pieds. A ces Kenyans qui doivent tranquillement se faire masser à l’arrivée.
Il faut relativiser et occuper son esprit avec des pensées positives (le gâteau et la bière qui attendent gentiment dans le frigo par exemple 🙂 )
C’est d’autant plus facile qu’on en voit le bout. Le portique indiquant le dernier kilomètre est en vue. La voix du speaker se rapproche. La foule se fait plus compacte. On jette ses dernières forces dans la bataille.
Un dernier coup d’œil à la montre, je suis encore dans le coup pour le record personnel. Il sera battu de 40 secondes, c’est déjà ça !
L’arrivée devant la Tour de la Chaîne est magnifique. Mais toutes les arrivées le sont non ?!
La médaille de finisher autour du coup, on oublie très vite l’épreuve qu’on vient d’endurer. Je me surprend même à penser au prochain !
Pour cela rendez-vous à Paris, en avril 2016 😉
En aparté :
J’ai bien aimé :
- les ravitaillements liquides, avec de l’eau servie dans des bouteilles, pour ceux comme moi qui n’arrivent pas à boire au gobelet.
- La bourriche d”huîtres et le coupe-vent offerts à l’arrivée, ça change des traditionnels tee-shirts.
- La puce chronométrique, intégrée dans le dossard
J’ai moins aimé :
- Le vent, mais difficile d’y échapper sur les parties en bord de mer.
- Le parcours en deux boucles identiques : je préfère ne pas savoir à quoi m’attendre et ne passer qu’une seule fois au même endroit.
On retiendra que le vainqueur s’appelle Nobert Kigen et qu’il a couru en 2’09’24, améliorant au passage son record personnel de presque 15 minutes en un an (!).
Pour ceux qui trouveraient les 42 kilomètres un peu courts, il y a toujours moyen de faire du rab !
Bravo pour la performance et un super chrono en vue pour Paris. Papa.